
Un espace de quatre millimètres suffit à modifier la performance d’une fenêtre. Entre deux types de double vitrage, la variation de l’épaisseur de la lame d’air provoque des écarts notables en matière d’isolation thermique, d’acoustique et de coût. Le choix n’est jamais neutre.
Des professionnels privilégient l’un ou l’autre selon la configuration du bâtiment, les exigences d’économie d’énergie ou encore les contraintes budgétaires. Derrière ces chiffres, des différences concrètes se dessinent.
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Plan de l'article
- comprendre les vitrages 4/16/4 et 4/20/4 : à quoi correspondent ces chiffres ?
- vrai ou faux : le vitrage 4/20/4 isole-t-il vraiment mieux que le 4/16/4 ?
- avantages, limites et prix : le match des deux vitrages en toute transparence
- quel vitrage choisir pour ses fenêtres selon ses besoins et son budget ?
comprendre les vitrages 4/16/4 et 4/20/4 : à quoi correspondent ces chiffres ?
Derrière les codes 4/16/4 et 4/20/4 se cache bien plus qu’une simple succession de chiffres. Ils révèlent l’anatomie précise du double vitrage : deux feuilles de verre de 4 mm chacune, séparées par une lame de gaz ou d’air dont l’épaisseur varie selon les modèles. Ce chiffre central, 16 ou 20 mm,, c’est la lame d’argon ou d’air, véritable cœur isolant du système. L’argon, aujourd’hui largement préféré à l’air sec, abaisse la transmission de chaleur et fait grimper le niveau d’isolation.
Dans la version 4/16/4, on retrouve la configuration la plus courante : deux vitres de 4 mm, séparées par 16 mm de gaz. Le 4/20/4, lui, pousse la logique un cran plus loin avec une lame de 20 mm. Ce détail a son importance : il modifie la performance isolante, mais aussi l’épaisseur totale de la fenêtre, un paramètre parfois décisif dans la rénovation ou la construction neuve.
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Type de vitrage | Épaisseur des verres | Lame centrale (gaz/air) |
---|---|---|
4/16/4 | 4 mm | 16 mm |
4/20/4 | 4 mm | 20 mm |
Chaque solution trouve sa place selon les besoins : exigences thermiques, contraintes architecturales, recherche de lumière ou d’insonorisation. Ces quelques millimètres de différence, en apparence anodins, dessinent le niveau de confort ressenti au quotidien, du calme d’une pièce à la douceur de l’hiver derrière la vitre.
vrai ou faux : le vitrage 4/20/4 isole-t-il vraiment mieux que le 4/16/4 ?
La tentation est grande de croire que « plus épais » rime forcément avec « mieux isolé ». Sur le papier, double vitrage 4/20/4 marque des points : quatre millimètres de gaz argon supplémentaires, une envie d’atteindre le nec plus ultra en matière d’isolation. Pourtant, la réalité nuance cet avantage.
D’un point de vue thermique, le gain est là, mais il reste modéré. Le coefficient Ug, indicateur clé pour mesurer les déperditions de chaleur, baisse de 0,1 W/m²·K avec le 4/20/4 par rapport au 4/16/4. Cette différence, appréciable pour un projet soumis à des normes strictes comme la RE 2020, reste cependant discrète dans une maison déjà performante. Aller au-delà de 20 mm n’apporte d’ailleurs plus de bénéfice : les échanges internes s’intensifient, les gains s’estompent.
Côté acoustique, l’écart ne se joue pas sur la largeur de la lame de gaz mais sur la composition du vitrage. Pour ceux qui visent un silence remarquable, mieux vaut miser sur un vitrage asymétrique ou du verre feuilleté. Le double vitrage faible émissif tire aussi son épingle du jeu, renforçant l’isolation thermique sans sacrifier la lumière.
Voici en synthèse les points distinctifs des deux vitrages :
- 4/16/4 : choix éprouvé, équilibre entre isolation et performance sonore
- 4/20/4 : isolation thermique optimisée, mais bénéfice acoustique limité
Au final, la qualité du vitrage isolant dépend d’une alchimie subtile : épaisseur de la lame de gaz, nature du verre, traitements appliqués et sérieux de la pose. Un détail mal géré suffit à anéantir les meilleurs calculs.
avantages, limites et prix : le match des deux vitrages en toute transparence
Le double vitrage 4/16/4 s’est imposé comme la solution de référence en France. Pourquoi ce succès ? Son prix, d’abord : 10 à 15 % moins cher que le 4/20/4 selon les fournisseurs, tout en assurant une isolation thermique et sonore adaptée à la majorité des besoins. Il équipe sans difficulté les menuiseries existantes, ce qui limite l’enveloppe budgétaire lors d’une rénovation.
Le double vitrage 4/20/4, de son côté, cible un niveau de confort thermique supérieur. Sa lame d’argon plus généreuse réduit les pertes de chaleur, séduisant surtout les projets neufs ou les rénovations où la performance énergétique fait loi. Cet atout se paie : le coût grimpe, mais le retour sur investissement n’est pas systématique, surtout dans un logement déjà bien isolé. Les maisons exposées ou soumises à la RE 2020 tirent cependant profit de cette surperformance.
Sur le plan acoustique, l’écart s’efface : pour gagner en tranquillité, il faudra opter pour un vitrage traité spécifiquement contre le bruit.
Voici les usages privilégiés pour chaque solution :
- 4/16/4 : la valeur sûre pour moderniser des fenêtres existantes sans exploser le budget.
- 4/20/4 : isolation thermique supérieure, à privilégier en construction neuve ou pour une rénovation ambitieuse.
Le choix ne se limite donc pas à une simple question de chiffres ou de coût. Les attentes thermiques, la configuration du bâtiment et la qualité de la mise en œuvre jouent un rôle déterminant dans la performance réelle obtenue.
quel vitrage choisir pour ses fenêtres selon ses besoins et son budget ?
Trouver le double vitrage adapté, c’est d’abord cerner le contexte : rénovation légère, construction neuve, quête de confort ou chasse aux économies d’énergie. Le 4/16/4 reste le choix naturel pour la grande majorité des remplacements de fenêtres, notamment quand la structure ne permet pas d’accueillir un vitrage plus épais. Il offre un compromis fiable et économique, parfait pour des travaux rapides ou un budget limité.
À l’inverse, le 4/20/4 s’adresse aux projets où la performance énergétique occupe le devant de la scène : construction neuve, rénovation ambitieuse, recherche de conformité avec la RE 2020. Son isolation améliorée prend tout son sens dans les pièces exposées au froid ou au soleil, grâce à un facteur solaire mieux maîtrisé et un Uw plus bas.
Pour affiner le choix, quelques recommandations pratiques s’imposent :
- Dans une pièce orientée plein sud, un vitrage de contrôle solaire associé au double vitrage limitera efficacement la montée en température l’été.
- Si le projet s’inscrit dans une démarche d’aide type MaPrimeRénov’, vérifiez bien que les performances Uw et Sw du vitrage correspondent aux exigences pour optimiser le montant de l’aide.
Le recours à un professionnel RGE et une pose irréprochable s’imposent pour garantir le niveau d’isolation et ouvrir droit aux aides publiques. Un devis détaillé permettra de vérifier la compatibilité avec la menuiserie, d’estimer l’investissement global et de mesurer les économies d’énergie envisageables.
Choisir son vitrage, c’est finalement tracer une frontière claire entre le confort rêvé et la réalité du projet : chaque détail compte, du millimètre de gaz à la main qui pose la fenêtre. Demain, derrière votre baie vitrée, ce choix se traduira en chaleur préservée, en silence retrouvé ou en facture allégée. Qui, désormais, regarderait un simple chiffre de la même façon ?